Le manque d'attention de Williams pour les normes est inquiétant.

Une riche histoire de la F1

Avec neuf titres de constructeurs et sept titres de pilotes, Williams se classe parmi les plus grandes équipes que la F1 ait jamais connues. De grands noms comme Ayrton Senna, Alain Prost, Nigel Mansell et Alan Jones ont piloté pour le fondateur Frank Williams, mais depuis le dernier double titre en 1997, les choses se sont dégradées pendant des années.

Pendant des années, les gens ont pointé du doigt l'écart financier avec les meilleures équipes. Selon Claire Williams, il était impossible de rivaliser avec les Mercedes et Red Bull de ce monde tant qu'elles pouvaient continuer à dépenser des tonnes d'argent. Que l'équipe ait terminé à la dernière place du classement des constructeurs en 2018 n'était donc pas surprenant, selon elle.

Le déclin soudain était cependant remarquable. Après tout, Williams a quand même commencé l'ère hybride très fort avec des troisièmes places en 2014 et 2015. Le moteur Mercedes y a joué un grand rôle, et à mesure que le moteur a rattrapé la concurrence, il est devenu tout à fait évident que Williams elle-même n'avait pas construit une si bonne voiture.

De grands noms comme Dirk de Beer et Paddy Lowe ont été engagés, mais après de mauvais résultats, ils sont également repartis. La direction est également partie. Claire Williams a dû quitter le navire et les nouveaux propriétaires ont nommé Jost Capito comme nouveau propriétaire de l'équipe dans le but de faire un pas en avant en 2022.

Il semblait aussi y avoir une lueur d'espoir en 2021, lorsque Williams a repris du service. Dirigée par George Russell, l'équipe a finalement obtenu un autre podium (bien que dans le GP de Belgique annulé) et a terminé huitième parmi les constructeurs. Un joli petit succès, mais qui semble avoir été payé au prix fort.

Déception en 2022

En effet, là où Haas et Alfa Romeo ont très bien commencé en 2022 et ont de toute façon terminé plus haut que Williams cette année, l'équipe basée à Grove a raté le coche. La voiture n'est absolument pas compétitive, ce qui est d'autant plus douloureux que ces règles resteront telles quelles jusqu'en 2025. Le fait qu'elle perde la bataille (encore une fois) face à de petites équipes comme Haas et Alfa Romeo en dit long.

Ce qui est frappant, c'est que cela semble très calme autour de Williams. On s'attendrait à ce qu'une certaine pression soit exercée sur les dirigeants de l'équipe après une telle saison, mais personne ne semble se sentir responsable de cette performance spectaculaire. On parle d'un processus, mais personne ne s'exprime sur l'occasion manquée cette année.

Que doit-il se passer chez Williams ?

L'argent est là maintenant et avec le plafond budgétaire, les meilleures équipes sont plus proches que jamais de Williams, mais dans les classements, Williams est plus loin que jamais. Apparemment, quelque chose ne va vraiment pas dans cette équipe si les changements de propriétaire, de patron d'équipe ou d'autres personnes haut placées ne semblent pas faire de différence. Les vieilles traditions sont-elles trop ancrées dans l'équipe, ce qui fait que les idées nouvelles et innovantes passent à la trappe ? Cela pourrait expliquer la stagnation de ces dernières années.

En effet, ce qui est également remarquable, c'est l'atmosphère détendue qui règne dans toute l'équipe. Les gens fêtent à moitié lorsqu'un point est marqué, les contre-performances de Nicholas Latifi(Japon excepté) sont couvertes par la cape d'amour et quiconque écoute l'émission High Performance Podcast avec Capito pense qu'il parle d'une équipe où tout va bien. C'est une image qui ne correspond pas à une équipe qui est dernière en F1.

Une chose est sûre : il n'y a plus d'excuses pour Williams. Il doit y avoir des performances. Dorilton Capital a sauvé cette équipe d'une possible faillite, mais ne voit actuellement que peu de retour sur son investissement. Toute l'équipe devra travailler plus dur et être plus créative pour devenir plus compétitive avec les ressources disponibles (et elles ne sont certainement pas moindres que chez une Haas ou une Alfa Romeo). Sinon, l'avenir ne s'annonce pas brillant.